Vous avez aimé sa prose et bah le revoilà, vous avez avez deviné, il s’agit de David 2.
Et comme il le raconte si bien, voilà le récit de sa course :
Après la Sancy – Puy de Dôme 2017, j’ai connu une certaine baisse de motivation et ça c’est ressenti pas mal. Je n’ai donc pas beaucoup couru cet hiver.
Mais l’hiver a été long, il a même débordé sur le printemps et sur un bout de l’été. Du coup, j’ai fait pas mal de renforcement musculaire du coude, des grosses séances de relâchement de la ceinture abdominale,
pour arriver enfin à caler un cycle de sorties longues de 1h00 à la vitesse d’un escargot qui bave.
Bref, après un gros cycle de préparation comme celui-là, il faut absolument convertir la bonne forme et aller faire une perf sur un gros objectif !!! C’est donc tout naturellement que je m’inscris sur une course longue avec du dénivelé (pour le côté roulant). Ce sera le Tour de la Grande Casse dans le parc de la Vanoise, 65km pour environ 3800m de D+. Particularité cette année, des éboulements ont rendu la fin du parcours impraticable, ce sera donc 67km pour 3950 m de d+ …
En fin organisateur et ne laissant rien au hasard, je pars sur le site de la course 15 jours en vacances pour m’habituer à l’altitude et peaufiner ma reconnaissance du parcours.
J’en profite pour faire un dernier bloc fondue/raclette avec quelques séances d’apéro histoire d’être fin prêt !
C’est parti, nous sommes le samedi 25 Aout 2018, il est 18h00, l’heure du briefing obligatoire. Bon apparemment, on n’est pas venus pour rien, demain il va faire beau, mais un peu frais. Je trouve quand même cela
bizarre vu la couverture nuageuse accrochée aux reliefs depuis la veille.
Nous sommes Dimanche 26 Aout 2018, il est 03h00, le réveil sonne, je me lève … la journée commence bien.
J’arrive sur l’aire de départ et on nous annonce qu’il y aura un peu de retard sur le départ. Il y a encore du brouillard sur les hauteurs et avec la neige l’organisateur ne veut pas prendre de risques. Avec la
neige …. Hein ??!! Effectivement la nuit a été froide et neigeuse, on aura donc un peu de neige sur les cols. La nuit a été froide … Hein
??!! Effectivement, ça caille toujours, et les températures devraient être légèrement négatives en haut des cols. Tout va bien, on est au mois d’août et je vais faire un trail blanc …
Le départ est donné avec une demi-heure de retard. Je décide de gérer la première ascension (7km 1100m de d+), j’ai des repères puisque c’est une course que j’ai déjà faite en 2015. Je passe le premier col, le col de la Vanoise, et décide de ne pas m’arrêter au ravito. Nous enchainons donc par une redescente et une remontée au col de la Leisse … et là ... ça pique, il fait froid, le vent est glacé et la descente et quelque
peu périlleuse !!! Ça glisse, en traversant les torrents, les pierres sont gelées et je glisse les deux pieds dans l’eau glacée … on est au
11ème km et j’ai les pieds trempés … cool ! J’essaye de garder de la vitesse dans les descentes en restant prudent et de courir dans les faux-plats. J’arrive à courir à des endroits où je marchais en 2015, c’est donc que j’ai progressé … Je m’arrête au refuge de la Leisse et termine l’ascension du col, s’en suit une redescente vers Tignes. J’aime
ça les descentes, je vais pouvoir envoyer !!! Ouais … rien … ça glisse encore, j’avance comme une vieille qui marche avec des béquilles ... J’arrive à Tignes avec quasiment une demi-heure de retard sur 2015…
Tu parles d’une progression ! Ascension du col du Palet, je ne m’arrête pas, là où en 2015 j’ai dû m’arrêter au moins 3-4 fois … c’est donc ravi que je contrôle mon temps de passage … putain +10 minutes par
rapport à 2015 !!! La joie m’envahit, je suis une larve et il va falloir l‘admettre. La prochaine descente est longue et nous amène jusqu’au Laisonnay, je cours tout le long, là ou en 2015 j’ai quasiment tout
marché, je stoppe un peu l’hémorragie horaire. Je suis des mecs qui ont
un gros rythme en descente, ça fait mal, ils allument quand même vachement c’est dingue. Une portion de replat me fait contempler leur beau dossard … ah ouais c’est des mecs qui font le marathon et qui termine leur course, c’est pour ça… Je
viens de me cramer les quadris à suivre l’allure de types qui font une autre course !!!
Je repars du Laisonney pour 5 km de « plat » avant l’ascension d’une partie de la Tour du Merle. C’est donc maintenant très clair pour moi ... je suis complètement cuit … je n’avance plus et me fait beaucoup
doubler … L’ascension de la Tour du Merle ne se passe pas trop mal, et là l’organisateur nous a promis un « marécage » à passer … gadoue, boue, flotte, de quoi bien imbiber les godasses, c’est la joie !!
J’attaque la descente vers le Planay, descente réputée difficile et extrêmement raide … je confirme … j’avais plus beaucoup de quadris,
les voilà définitivement ruinés. Mais bon, je cours tout le temps et reprend un peu de monde dans la descente.
Pauline et les filles m’attendent au ravitaillement du Planay ou je prends bien le temps de m’arrêter pour profiter d’elles. J’ai déjà une heure de retard par rapport à 2015. Je repars 15 minutes plus tard, il ne reste que 12 km … et je prévois … 3 heures … une bonne côte pour aller jusqu’au col de la Chal … 5km 1000m de d+ .. la première portion à plus de 20% de pente moyenne !
Je ne marche pas vite mais je ne m’arrête pas, je franchi le col en 01h55 … jolie moyenne pour un 5km… mon record je pense ! Ne reste que la descente sur Pralognan d’un peu plus de 7km ou je relance. Je redouble pas mal de monde dans la descente et termine mon tour de la grande casse en 13h00. Une heure de plus par rapport à 2015 … le résultat de ma préparation !!!
Je repars avec des éléments de satisfaction : pouvoir faire ce genre de course sans prépa, en prenant de l’expérience. J’ai aussi mis un point d’honneur à ne pas me foirer sur l’hydratation et l’alimentation, 2 points qui m’ont déjà porté préjudice.
La Vanoise est toujours aussi belle et je garde en mémoire la beauté des paysages.
FELICITATIONS et on espère te relire bientôt