Ils sont deux mauvois à avoir participé à la 9ème édition du Trail du Loup Blanc à Guéret dans la Creuse. Je ne sais pas s’ils l’ont vu, mais ils sont revenus entiers. Petite présentation de nos deux compagnons de bitume qui ont foulé les terres creusoises : David 2 parti pour un nouveau défi après le Tour de la Grande Casse en août et notre triathlète Virginie qui allait parcourir pour la première fois sa plus longue distance sur trail. On les reverra bientôt tout les deux accompagnés en janvier sur les 20 et 30 km du trail hivernal du Sancy, ils seront accompagnés par 9 autres baulois.
Récit de David :
Après mon Tour de la Grande Casse au mois d’Août, on décide avec un pote (Raphaël) de remettre le couvert en fin d’année sur un profil moins cassant et moins long. Les derniers kilomètres du TGC m’avaient fait très mal, j’imagine donc qu’en réduisant la distance, je devrais prendre plus de plaisir.
On signe donc pour le Trail du Loup Blanc, et puis comme on est des boules de testostérones ambulantes, on décide en plus de se coller un challenge avec la montée sèche du Samedi.
Malheureusement, mon pote blessé je serais seul à en baver dans les pentes Creusoises, supporté comme toujours par ma femme Pauline.
Partis de la maison Vendredi soir, on décide de bivouaquer dans la voiture au bord d’un étang à Saint-Vaury. Après une nuit sommaire, nous partons sur le Puy des 3 Cornes pour une petite randonnée de 13km. Le temps est superbe et nous dévoile des paysages magnifiques.
Retour à la voiture et départ pour Guéret pour aller retirer le dossard. Le gymnase est quasi-désert, je retire mon dossard et nous nous rendons sur le lieu du départ de la première course du week-end.
La Montée sèche.
Je me suis inscrit sur la montée sèche du Samedi, au total 1km5 pour 240m de dénivelé. Une pente moyenne de plus de 15% !! Tout un programme !! Les départs sont donnés en « Contre La Montre », toutes les 30s à partir de 14h30. Il y a du lourd, à peine arrivé, j’aperçois déjà Luca Papi … la classe !! Malheureusement pour moi, un problème dans les inscriptions fait que je ne suit pas sorti sur la start-list, je serais donc le dernier à m’élancer dans cette montée.
Pas facile, d’attendre plus d’une heure dans la fraîcheur, je me refroidi très vite et j’ai du mal à m’échauffer sérieusement. Arrive le moment d’en découdre .. 5 … 4 .. 3 .. 2 .. 1 …GO ! C’est parti ! Je monte en courant, la première partie est très pentue, au bout du 4ème virage, je me mets en mode Marche, je reprend déjà le concurrent qui étais parti 30s avant moi. Il m’encourage et m’emboîte le pas, je lui ferai l’allure jusqu’au bout. Dès que la pente s’assagit, je relance, j’entends mon cœur qui tape dans les tempes .. je suis à bloc, je reprends d’autres concurrents à la peine. J’arrive sur une portion avec un petit raidillon de 15 mètres ou il faut mettre les mains pour grimper. Je double une féminine et prend le temps de lui tendre la main pour l’aider à monter .. quelle ânerie !! bien sûr que non, elle ne veut pas d’aide, elle veut arriver en haut toute seule !!
L’effort et de plus en plus violent, j’arrive en haut à bout de souffle, le goût du sang plein la bouche … impossible de respirer correctement … je mettrai plusieurs heure à retrouver une ventilation normale.
Le Grand Loup.
Réveil matin 6h15, j’me réveille comme une fleur .. Euh, Non ! C’est dur, il est tôt et je crois que n’ai pas encore digéré mes efforts de la veille. Je n’ai pas passé une nuit folichonne, mais bon, il va falloir y aller !! Rendez-vous au gymnase à 7H45 pour le brief d’avant course. J’y croise Virginie, le temps de l’encourager, il est l’heure de rejoindre l’aire de départ.
8h00, c’est parti, l’euphorie du départ, je connais, je laisse donc les autres concurrents partir à fond, moi, je ne dépasserai pas les 12km/h, la route est longue. On a un peu moins de 2km de descente et de plat pour commencer .. il va falloir en profiter, l’organisateur nous a indiqué que ce serait la seule portion « plate » 🙂 Il ne nous a pas menti.
Première montée, je me met tout de suite en mode rando-course, je marche dans les très grosses montées et je cours dans les descentes. Je cours pas si mal dans les plus petites côtes et me laisse porter sur un bon rythme jusqu’au premier ravitaillement. Nous passons sur des hauteurs et la vue est magnifique. Je check mes gourdes, pas besoin de m’arrêter, je file, je ferai une pause plus conséquente au ravito suivant. Spécificité de la course, nous sommes en autonomie complète sur l’alimentaire, je ne le sais pas encore mais ça va me coûter cher !!
J’arrive au 11ème kiloupmètre (mesure creusoise) et je vois mon pote Raphaël en VTT, il m’accompagnera jusqu’au 33ème kiloupmètre.
Le second ravito est au 23ème kiloupmètre, sur cette portion, je me sens un peu moins bien qu’au départ … Je gère et continue de tout donner dans les montées et les descentes. Les singles sont superbes et la forêt Creusoise très variée. Nous passons sur des hauteurs, la température est très fraîche et le sol encore gelé.
Ça y est j’y suis, voilà le ravitaillement du 23ème klm. Pauline m’attend et ça fait du bien de la voir. Le ravitaillement se trouve à l’entrée/sortie d’un labyrinthe, je décide donc de courir le labyrinthe et de m’arrêter au ravitaillement après. Ouch, j’ai bien fait .. le parcours dans le labyrinthe géant est très cassant, des virages très serrés, pas faciles à négocier. Je sors et m’arrête boire un thé chaud, je check mes réserves et m’aperçois que je n’ai presque pas touché à mon eau et je n’ai mangé qu’un quart de barre énergétique … Et voilà, encore une fois, je viens de me rendre compte que l’alimentation d’une course se gère dès le départ !!
Pas grave, il faut y aller, un bisou à Pauline et je reprends la montée, mon but arriver au dernier ravito au Parc des Loups dans de bonnes conditions. Je gère maintenant mon allure et accuse un coup de moins bien, j’en profite pour discuter avec mon pote VTTiste, qui en bave aussi, mais lui avec son vélo sur le dos !
Il me lâchera juste avant le dernier ravitaillement …
Je pense à bien boire et à m’alimenter, je fais le plein des gourdes au ravito n°3 et j’en profite pour manger. Je prends aussi quelques gels, histoire de retrouver du jus plus rapidement. Pauline m’attends à quelques endroits pour m’encourager. J’arrive au Parc des Loups, j’y rentre assez rapidement .. j’aperçois quelques spécimens et j’en profite pour les observer. Eux on l’air plus à l’aise que moi pour courir dans les dénivelés.
Je quitte le parc, j’attaque donc la dernière section, je retrouve un peu d’allant et les kiloupmètres passent plus vite. Reste une grosse descente et une grosse montée (enfin c’est vendu comme ça sur le profil). La descente est très technique, je décide donc de lâcher un peu en contrôlant ma vitesse, j’arrive à reprendre un autre coureur. Moi qui ne fait que de me faire dépasser depuis le début, c’est bon pour le moral 🙂
J’attaque la dernière montée … elle est plutôt calme mais plutôt longue, très régulière au début et légèrement casse-pattes sur la fin. Je reprends d’autres coureurs. Je double même des concurrents du 15 kiloupmètres partis une heure après nous. Je mets dans l’effort ce qu’il me reste comme forces, j’essaye de rentrer sur un groupe de 3 devant moi (des mecs de l’OTC tiens-tiens), mais c’est trop dur .. J’arrive, on me remet ma médaille, Pauline est là qui m’attend, elle aura aussi parcouru pas mal de route pour me supporter à plusieurs points de la course <3
Je finis en 5H50 .. Le Grand Loup de 45 kiloupmètres faisait en réalité plus de 48 km, l’astuce consistait à connaître l’équivalence : 1 kiloupmètre = 1.110 kilomètre … L’objectif était moins de 6 heures, j’aurais préféré 5H30, mais c’est déjà très bien.
Bilan du week-end : Montée sèche : 11’59 soit 23ème/71 – TLB 45km : 5H50’32 soit 82ème/204 finishers
Au final, l’organisation est top, le parcours magnifique et les sentiers très techniques. J’avais axé ma préparation sur de la vitesse, j’aurais du consulter le profil avant:-) … L’année prochaine, pour le 10ème anniversaire, l’organisation propose un 111 km !!! Qui osera affronter le loup ?
Récit de Virginie :
Bonjour à tous,
Je vous livre mon compte-rendu de ma superbe expédition en Creuse ce week-end du 14/12, course nature incontournable ayant pour cadre les monts de Guéret et la forêt de Chabriere et son parc à loups.
On était 13 Otciens à participer à cet évènement: 4 au 15 km (Petit Loup), 3 au 26km (Middle Loup) et 6 au 45km (Grand Loup).
J’ai opté pour le Middle Loup.
Après avoir passé une super soirée pasta/billard/Cluedo dans le gîte du manoir; que nous avions loué (ambiance creusoise oblige), les hostilités ont commencé le lendemain: briefing dans le gymnase de Grande 8h15 avant le start à 8h30 où l’on nous annonce en nous narguant que la distance réelle est de 26 KILOUPMETRES, et que 1 kiloupmetres est égal à 1,100km et la taille d’1 ou 2 loups environ, donc compter entre 30km au total pour un dénivelé positif de 950m. Arrrfff, pas le choix, faut y aller lol!
Le départ est donné, j’essaie de rester groupée avec mes deux coéquipiers pendant la 1ere montée sèche 2 km plus loin. Ils finissent par me distancer au bout de 5km, très à l’aise dans les descentes. Au 8ème km, après une ascension en grimpé de corde, on arrive à un point panoramique surplombant Guéret. J’entends tout à coup les hurlements des loups, le parc n’est pas loin. C’est reparti pour une descente en rappel à la corde. Je finis par glisser et tomber sur les fesses. On me demande si ça va et je me relève sans difficulté.
9 ème km, c’est le 1er ravito liquide et mes coéquipiers m’ont attendue pour photo et vidéo de groupe.
Le reste du parcours, toujours purement forestier, sera ponctué de montées et de longues descentes parfois abruptes, que des relances et aucun moment de recup, un vrai trail.
Au 16eme km, je rattrape et double un de mes deux coéquipiers qui commence à peiner.
2ème ravito liquide au 23eme km où un éclaireur nous annonce qu’une surprise nous attend: 2 km de labyrinthe dans lequel j’ai failli me perdre lol (il manquait une rubalise), parcours bien casse-patte et favorable pour les ampoules.
A la sortie, les bénévoles étaient là pour nous encourager: Allez c’est presque fini, il n’en reste que 4 (kiloupmetres bien sûr)
Les derniers kiloupmetres fut durs avec des bouts de bois à la place des cuissots, et que des relances jusqu’au gymnase.
Je décide de finir en sprint au dernier km pour gagner une place chez les filles.
Arrivée originale à l’intérieur du gymnase.
Je termine 16eme féminine (6ème VF1) en 3h21. Un solide ravito nous attendait à l’arrivée ainsi qu’un délicieux repas bio.
Bilan: très beau trail, à refaire et très bon entraînement pour le Sancy.
Ce trail m’a laissé bien des souvenirs dans les cuissots. J’ai maudit les escaliers pendant deux jours et j’ai encore quelques restes. Une bonne période de recup s’;impose pour bien repartir en 2016.Félicitations à eux deux et bon repos ou pas !!! lol