Vous l’adorez et vous aviez hâte de le relire, attention revoilà David dans sa nouvelle aventure : A l’assaut du Sancy – Puy de Dôme.

Voilà, on fait une course sympa, on gère bien … et comme on est un peu abrutis on se dit qu’on aurait pu faire mieux, qu’on aurait pu faire plus.
C’est ce qu’il s’est passé après mon Tour des Glaciers de la Vanoise. L’enthousiasme m’a fait hésiter entre la TGC (Tour de la Grande Casse) et la SPDD. Beaucoup de raisons m’ont poussées à ne pas m’inscrire sur la TGC, ce sera donc la Sancy Puy De Dôme : 110km pour 4000m de D+.
Cerise sur le gâteau, les copains du club seront là et Philou sera sur le 110km aussi.
Je passe l’été à la montagne et fais quelques sorties trail et fast-hiking ^^, l’impression de ne pas en faire assez me suivra jusqu’à la ligne de départ.
On y est, le Mont Dore, nous sommes vendredi soir, la semaine de boulot dans les jambes, une brève nuit et il faudra partir. Retrait des dossards, contrôle du matériel obligatoire, tout y passe.
Le départ est prévu pour 5h du matin le Samedi, il faudra donc se lever plus tôt pour avaler le petit déjeuner et se rendre sur la ligne de départ. Ma femme et mes filles m’ont accompagné ce week-end, le réveil est dur pour tout le monde, on sait que la journée va être longue. Prévision : 20h pur boucler l’aller-retour, arrivée prévue 1h du matin le Dimanche.
On y est, il est 4H30, on sort pour se rendre au départ, on fait quelques photos on s’encourage. Victor est même venu nous encourager pour le départ. Le briefing est rapide, on doit suivre le GR jusqu’au PDD et revenir … rien de bien compliqué (en apparence). Et il n’y a que 2 ravitos (dont 1 qu’on aura à l’aller et au retour)
PAN ! C’est parti, le départ est rapide nous montons jusqu’au bas des pistes de skis et attaquons par le premier morceau de ce parcours : le Puy de Sancy. Le rythme est bon, même un poil rapide, nous passons au sommet en 1H15, le roc Cuzeau, la Croix St Robert et la Croix Morand. Je suis plutôt facile sur cette partie et commence à penser à m’économiser un peu. Philippe est en bonne forme il est quelques enjambées devant moi.

Après 4 heures de course, nous arrivons presque en même temps au premier ravito à Pessade, Brigitte et Victor sont là et nous soutienne. Nous sommes déjà un peu « attaqués », alors que nous n’avons fait « que » 27km. La deuxième partie du parcours sera beaucoup plus reposante, pas de dénivelé jusqu’au Puy de Dôme. Nous repartons ensemble avec Philippe et rapidement, je sens une différence de forme être nous. J’ai envie de vomir et n’arrive pas à m’alimenter avec mes compotes et mes barres habituelles. Nous faisons un bout de chemin ensemble mais je le laisse finalement partir à son rythme. Je n’ose pas me le dire, mais je coince, je pêche, je pioche … Les 30km entre Pessade et le PDD ne sont pas si roulants, du faux-plat, du faux-plat, du faux-plat … Je marche, beaucoup, beaucoup trop ! Pauline et les filles m’attendent à quelques endroits, elles me reboostent. Sans pouvoir manger correctement, je continue de relancer quand je peux mais ce n’est pas souvent !!
Je me rapproche du PDD et commence à croiser les premiers en sens inverse, ils sont forts, ils sont faciles, ils sont impressionnant. Tout le monde s’encourage, ça fait du bien.
J’y suis, je suis en bas de ce Dôme, il me reste quelques virages et je serais en haut pour faire une grosse pause et pour me restaurer à fond. Victor et sa femme Flo sont là, Pauline et les filles aussi, j’ai le sourire, je vis un super moment. Au virage n°5, je croise Philippe qui redescend, il a 1 heure d’avance sur moi … impressionnant !!
J’arrive en haut, je me ose quelques minutes et me dirige vers la table de ravitaillement … et là … rien … pas grand-chose … des tucs et du chocolat dans un morceau de pain … Aïe, je n’ai rien prévu à manger et je ne supporte toujours pas mon ravitaillement personnel. Tant pis, je mange quelques tucs et prend le temps de bien me reposer. Je resterais là pendant 30 minutes.
9h00 depuis le départ, je repars cahin caha, sans trop d’énergie mais je cours (c’est normal, ça descend). Il va falloir avaler les 30km de faux-plat jusqu’à Pessade, le 3ème et dernier ravito. Je discute, je relance, je suis mieux qu’à l’aller, mais ça ne dure pas, au bout d’ 1h30, 2h00, je recommence à souffrir, pas de vitesse, pas d’énergie. Heureusement, les filles m’attendent encore, je les verrais au moins 4 fois sur le retour. Un peu avant Pessade, je ne me sens pas bien, j’ai très envie de vomir, discuter avec les autres me change les idées, mais je n’avance pas ! Je profite de rejoindre les filles pour refaire une pause. Je ne peux toujours rien avaler, c’est la galère.
J’arrive tant bien que mal à Pessade et prend le temps de refaire une « grosse » pause. Il y a à manger, j’en profite pour avaler du salé, jambon sec, fromage et pain. Ça me fait du bien, je sais maintenant que c’est du salé qu’il m’aurait fallu tout le long. Je profite que le ravito soit bien achalandé pour mettre des denrées dans les poches de sacs. La nuit va finir par tomber et j’aurais besoin de manger.
Je repars, j’embrasse mes femmes, je sais que je ne les reverrai qu’à l’arrivée, il faudra tenir. Je repars avec un couple et on discute pas mal, je ne suis pas trop mal, je les laisse donc. Je prends pas mal d’avance et rejoins un autre groupe de coureur qui se sont perdus … sur le GR … je suis bien, très bien même, nous continuerons ensembles un petit bout de temps. Nous décidons de faire une pause au col de la croix Morand. J’en profite pour manger mes bouts de jambon et mon bout de pain au St Nectaire. Ça me fait un bien fou.
Nous attaquons la dernière partie, et ce sera de nuit, à la frontale. Ca grimpe, ça descend, je relance dans les descentes, je suis bien. C’est plus difficile quand ça monte, mais je prends mon mal en patience. Je fini par perdre de vue mes compères, ils montent plus vite que moi.
J’arrive au pied du Sancy, un bénévole m’annonce une dizaine de minutes pour atteindre le sommet, s’en suivra une descente jusqu’au val de Courre, très technique et très glissante. 4km et ce sera l’arche. Je monte vite, et je m’aperçois avoir mis à peu près ce que le bénévole m’indiquait, j’ai même repris des coureurs dans la montée … incroyable pour moi. J’arrive au sommet et là, il y a pas mal de coureurs presque à l’agonie, tout le monde marche et tout le monde souffre. Je suis frais, je sens l’écurie qui se rapproche, j’ai l’impression d’avoir du gaz. Je regarde la montre, il va falloir mettre une heure pour passer l’arrivée avant les 20h de course. J’attaque la descente, comme un boeuf, un taré, je dévale la pente, j’oublie de tenir les chaines, je double, je double, plus je double, plus j’ai du gaz. Je reprends au moins une vingtaine de coureurs. Le terrain est glissant, je tombe, pas bobos, je me relève, je repars, je cours, je double, je double. Je reçois un texto de Victor, il me demande ou j’en suis et me dit qu’ils m’attendent avec Flo à 4km de l’arrivée. Je suis bientôt là. Cela fait plus de 2 heures qu’ils sont dans la voiture, faux allumés pour être sûrs de me voir passer, je suis tellement content qu’ils soient là. Victor m’accompagnera jusqu’à la fin. On regarde la montre et on se dit que le moins de 20h va être chaud !! Je cours un peu et décide de me mettre en marche rapide dans les derniers kilomètres de plat. Je sais que je devrais relancer sur le chemin de Mille Gouttes. Je reprends un autre coureur, nous sommes en haut de la dernière descente. On lâche les chevaux, on court sur un bon rythme, on arrive en bas, ça y est, on sprint, comme des cons … Camille me tend la main, Pauline, Léa et Flo hurle pour m’encourager. Victor est là pas loin … Ca y est, je franchi la ligne en 19h57, je suis fier de moi mais je suis aussi fier des gens avec qui je suis. Je les admire, ils sont été là pour moi toute la journée de 5h du mat à 1h le lendemain, comme ça, pour rien. C’est un moment rare et incroyable.
Je ne suis pas trop entamé, je ne suis pas à l’agonie, je suis bien, je suis heureux.
Je rentre et vais me coucher. Le reste du week-end sera fait de moments de partage et de convivialité avec les copains. Je ne ressens pas de fatigue, pas de douleurs musculaires, pas de courbatures … je suis bien.. je me dis que j’aurais pu pousser un peu plus quand même !!!

Pour finir, le parcours m’a quelques peu déçu, je ne m’attendais pas à autant de faux-plat. Je suis déçu car je n’ai pas pu courir sur les parties « roulantes ». Et puis sur un trail montagneux, faire la partie montagneuse 2 fois et de nuit … ça me laisse amer.
Le parcours en lui-même n’a rien de transcendant, le 60km doit être tout aussi beau. Mais il fallait aller chercher une distance ultra avec des points utmb à la clef … Au moins, l’année prochaine, je pourrais m’inscrire à la TDS, j’ai mes points …

Bravo à toi et à tes supporters… c’est vrai que ça doit faire chaud au cœur d’avoir sa famille et des amis qui t’encouragent.. Encore félicitations car tu ne l’as pas démérité et à ton fan club aussi.

Et maintenant vous me dites mais Philippe il ya couru aussi…. ça va arriver et nous avons hâte de le lire.